Ce n’est pas moins de 100 millions d’européennes et européens qui souffrent d’un handicap en Europe. Parmi ceux-ci, 60 % sont des femmes. Comme si le handicap ne leur suffisait pas, elles font face à des discriminations multiples liées à leur genre que l’on ne peut tolérer plus longtemps.
Partie à la convention des Nations Unies en faveur de la protection des droits des personnes handicapées, il est temps que l’Europe mette le pied à l’étrier et s’engage à implémenter au plus vite les directives contenues à la convention des Nations Unies.
L’objectif est de favoriser une meilleure inclusion des personnes handicapées sur le marché de l’emploi, d’améliorer leurs conditions de vie au quotidien et surtout leur garantir une réelle protection de leurs droits tout en luttant contre les discriminations auxquels ils font face au quotidien.
C’est ce leitmotiv qui a conduit la commission Emploi et aux affaires sociales au Parlement européen à adopter une résolution définissant les grandes lignes des priorités auxquelles devra s’attaquer l’Union Européenne dans les années à venir.
En ma qualité de membre effectif de la commission Emploi et aux affaires sociales, et plus particulièrement en ma qualité de rapporteur de cette résolution, j’ai eu à cœur de négocier ce texte en prenant soin de lui assurer une majorité confortable au Parlement Européen.
Traiter d’un sujet comme celui-ci nécessite en effet un soutien entier de l’institution que nous représentons. Je suis donc particulièrement fier du vote survenu ce matin en commission Emploi et aux affaires sociales au cours duquel la résolution fut adoptée à l’unanimité par tous ses membres.
Fait rare mais qui démontre l’urgence à laquelle nous faisons face en matière de protection des droits des personnes handicapées.
Parmi les priorités adoptées ce matin en commission, les socialistes ont eu à cours de défendre notamment :
- La ratification par l’Union Européenne du protocole additionnel au CNUDPH pour ouvrir un droit de contestation auprès des Nations Unies aux citoyens européens en cas de non-respect de leurs droits
- L’adoption au niveau de l’Union Européenne d’une définition harmonisée des termes « handicap » et « accessibilité » pour une meilleure harmonisation des politiques sociales au niveau UE ainsi que l’adoption/révision de textes législatifs européens pour permettre la concrétisation des engagements de l’Europe vis-à-vis des Nations Unies (accessibility act etc.)
- L’adoption d’une carte unique pour personne handicapée au niveau européen qui couvre à la fois les accommodations spécifiques dans la culture, le sport et les emplacements de parking afin de faciliter la mobilité des personnes handicapées partout en Europe.
- L’attribution des fonds UE suspendue à la prise en compte par les états membres de la dimension « handicap » dans l’usage de ces fonds afin de garantir une meilleure accessibilité et une participation active des personnes handicapées dans la sphère publique et privée
- Une meilleure couverture sociale pour les personnes handicapées et la garantie d’une allocation minimale afin de mieux lutter contre la précarisation des personnes handicapées
- La lutte contre les discriminations de tous types, en ce compris des personnes en raison de leur handicap via l’adoption d’une nouvelle directive transversale anti-discrimination
- La ratification immédiate par l’UE de la convention d’Istanbul afin de protéger au mieux les femmes et jeunes filles contre les violences dont elles souffrent, et plus particulièrement des femmes handicapées en raison des discriminations multiples dont elles sont victimes
Rendez-vous est pris pour la prochaine session plénière du mois de Mars 2020 à Strasbourg au cours de laquelle la résolution sera soumise au vote de l’hémicycle.
NB: La convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (CNUDPH) est le premier instrument international juridiquement contraignant établissant des normes minimales en matière de droits des personnes handicapées ayant été ratifiée par l’UE. La convention est entrée en vigueur dans l’UE le 22 janvier 2011. Tous les États membres de l’UE l’ont signée et ratifiée. 22 États membres ont également signé et ratifié son protocole facultatif en janvier 2019