Merci Monsieur le Président, Cher commissaire, chers collègues,
Laissez moi commencer par une remarque essentielle. Il est intolérable que le pupitre de cet hémicycle depuis lequel nous, députés européens, intervenons ne soit pas accessible aux personnes à mobilité réduite ! Et il est urgent d’y remédier!
Le droit à un salaire équitable, à l’accessibilité au lieu de travail pour les personnes en situation de handicap reste loin d’être une réalité en Europe.
L’Europe compte actuellement près de 100 millions d’individus en situation de handicap et ils souffrent encore trop souvent de discrimination sur le marché de l’emploi.
En Europe, seuls 50,6 % des personnes en situation de handicap ont un emploi contre 74,8% des personnes qui ne souffrent d’aucun handicap.
Et en ce 8 mars – journée internationale des droits de la femme – il est important de souligner que les femmes en situation de handicap continuent de faire l’objet de discriminations multiples et intersectionnelles dans tous les aspects de leur vie.
Cela doit changer; nous devons augmenter nos efforts! Toutes nos politiques européennes doivent être alignées avec les UNCRPD !
Et à ce titre, l’excellent rapport de Mme Langensiepen pour lequel j’ai eu l’honneur d’être rapporteur fictif pour le S&D arrive au bon moment!
C’est aussi le cas de la Nouvelle stratégie européenne pour les personnes en situation de handicap, la proposition de directive sur la transparence salariale et du plan d’action européen pour l’implémentation du pilier européen des droits sociaux proposés par les commissaires Dalli et Nicolas Schmit il y a quelques jours.
Nous, socialistes et démocrates soutenons ces propositions ainsi que le rapport qui sera voté au sein de cet hémicycle dès lors qu’ils contiennent de nombreuses de nos priorités.
Permettez-moi d’ailleurs d’en énumérer quelques-unes :
– Nous avons besoin d’une révision de la directive égalité de traitement à laquelle les associations représentatives des personnes en situation de handicap seront associées.
– Nous devons introduire des quotas obligatoires pour la diversité sur le lieu de travail avec des sanctions effectives et proportionnées en cas d’irrespect des quotas.
– Nous avons besoin d’une définition harmonisée de la notion de handicap afin de garantir une reconnaissance mutuelle du statut de personne en situation de handicap en Europe et ainsi faciliter la libre circulation en Europe des personnes ayant un handicap.
– Nous devons également développer plus rapidement l’économie sociale en s’assurant que tous les ateliers protégés respectent les UNCRPD ; qu’ils garantissent le développement de compétences afin de permettre le retour des travailleurs sur le marché de l’emploi traditionnel
– Dans les ateliers protégés, les personnes en situation de handicap doivent être couvertes par la sécurité sociale et bénéficier de bonnes conditions de travail et du salaire minimum.
– Les états membres doivent utiliser des incitants fiscaux et soutenir financièrement les entreprises qui promeuvent l’intégration des personnes en situation de handicap.
– Nous ne pouvons plus tolérer en 2021 que trop de personnes en situation de handicap souffrent encore de discrimination multiple et intersectionelle. A ce titre nous appelons à la ratification urgent de la convention d’Istanbul, le déblocage de la directive horizontale anti-discrimination et l’inclusion de la dimension genree dans toutes les politiques de l’union.