Ce 28 septembre 2020 reprennent les négociations entre le Conseil, la Commission et le Parlement européen en vue de la concrétisation du futur budget de l’Union Européenne pour la période 2021-2027.
Les négociations actuelles ont pour objectif de définir un budget pour les 7 années à venir qui serviront à financer un ensemble de projets au niveau européen et national en vue d’améliorer les conditions de vie des citoyennes et citoyens européens sur le plan social, économique et environnemental tout en satisfaisant à la croissance des entreprises pour un plus grand rayonnement de l’Europe sur la scène internationale.
Afin d’y parvenir, le Parlement Européen a réaffirmé à de nombreuses reprises la nécessité de renflouer les caisses de la maison Europe afin de remettre au cœur de la construction européenne l’humain et l’environnement qui l’entoure.
Cela passe notamment par le soutien au capital humain ; de la formation professionnelle à la fixation d’un salaire minimum européen en passant par la lutte contre la pauvreté, l’accès à des soins de santé de qualité pour tous et par l’amélioration des conditions de vie des travailleuses et travailleurs européens, équilibre vie professionnelle-vie privée, santé et sécurité au travail compris.
Le bien-être des citoyennes et citoyens européens ne saurait toutefois être garanti sans que des mesures fortes soient adoptées en faveur d’une transition énergétique juste qui touche à la fois nos habitations, les bâtiments publics et nos entreprises tout en garantissant qu’aucun citoyen et citoyenne européen ne soit laissé sur le bas-côté.
Les populistes à travers l’Europe opposeront le cout financier que cela implique ; mettront en évidence l’augmentation de l’impôt national au profit de technocrates bruxellois, luxembourgeois et strasbourgeois qui ignorent tout des difficultés rencontrées par la classe moyenne européenne.
Il n’en est rien !
Le projet européen repose au contraire sur le principe de la solidarité transnationale.
Pour y parvenir, le Parlement européen plaide en faveur de l’allocation de ressources propres à l’Europe que cela soit au travers de la taxation des GAFA, de l’impôt minimal des multinationales voir de la taxation des produits importés qui ne respectent pas les standards sociaux et environnementaux européens.
« Toutefois, on ne peut édifier un projet si ses fondations ne sont pas stables », relève le co-président de l’intergroupe LGBTIQ Marc Angel. Or, les droits de l’homme sont aujourd’hui mis à mal en Europe.
Que l’on passe de la mise à mal de la liberté de la presse en Hongrie au menottage de la justice polonaise tout en passant par les « LGBTIQ free-zones » polonaises voir encore aux zones de rejet des migrants, nos libertés restent fragiles et c’est toute notre identité européenne qui est poussée dans ses plus sombres retranchements.
Face à cela, le Parlement européen a posé ses lignes rouges à l’aube des négociations avec le Conseil européen. Un principe de conditionnalité à l’octroi de fonds européen doit être mis en œuvre.
En effet, il ne peut y avoir d’aide financière à l’égard d’un état membre si des infractions au droits de l’homme y sont constatées de manière récurrente dès lors que soutenues voir initiées par le gouvernement en place.
« Les socialistes seront intransigeants lors des négociations à venir sur le principe de conditionnalité ! L’heure de la récréation doit prendre fin. Nous avons laissé place au dialogue sans succès ! Les sanctions doivent tomber et la suspension de l’accès aux fonds européens est la meilleure réponse pour préserver l’état de droit » déclare le député socialiste Marc Angel.
Ressources propres et principe de conditionnalité sont donc les deux leitmotivs du Parlement européen à l’aube de ces négociations interinstitutionnelles.
« Je ne cacherai pas mon désarroi à l’issue du discours de Madame Von der Leyen sur l’état de l’Union » fait remarquer le député LSAP Marc Angel « dès lors qu’elle s’est abstenue de toute proposition concrète face aux enjeux liés à la conditionnalité des fonds européens pour cause de non-respect de l’état de droit ».
Simple oubli ou omission volontaire, les négociations actuelles pourraient crisper le Parlement Européen.
« Notre intention n’est pas du tout de bloquer le système ! Les fonds européens doivent être libérés au plus vite pour soutenir les travailleuses et travailleurs européens » déclare le socialiste Marc Angel.
La balle est à présent dans le camp du conseil européen.
Les décideurs nationaux n’ont fait que retarder ces négociations car ils voulaient mettre le Parlement européen au pied du mur. L’heure tourne et cette fois, ce sont eux qui seront appelés à traduire leurs lettres de bonnes intentions en acte concret.
« Les masques vont enfin tomber ! Aux élus nationaux de se mettre à la hauteur du projet européen à présent » conclue le député Marc Angel.