16 % ! Au 21ème siècle, en 2020, à l’heure où l’impossible tient de l’ordre du possible ! Est-ce l’esprit et la hauteur que nous souhaitons pour l’Europe ? Un écart salarial entre les hommes et les femmes qui avoisine toujours les 16 %. Vraiment ?
Video intervention Marc Angel – Séance plénière du 2020-01-13
Ségrégation sur le marché de l’emploi et dans l’éducation, différence de traitement sur le marché de l’emploi et fonction traditionnellement dévolue aux femmes dans la sphère familiale sont autant d’obstacles qui creusent cet écart.
Et messieurs, arrêtons de nous voiler la face ! Notre responsabilité d’hommes et de politique est engagée dans cette affaire ! Les inégalités de genre sont une affaire d’état, une affaire de mentalité et de patriarcat encore trop présent dans nos sociétés.
Et cela fonctionne ! Ainsi, les femmes ne sont que 16 % à siéger dans les conseils d’administration des grandes entreprises ; 3 % à présider des conseils d’administration et 32 % à poursuivre une carrière scientifique ou ingénieur alors même qu’elles sont 29 % à sortir diplômées du réseau supérieur contre 24 % d’hommes.
Les femmes éprouvent également plus de difficultés à concilier leur vie professionnelle et leur vie privée. Conséquence, elles se retrouvent avec des emplois précaires voir se retirent du marché de l’emploi afin de prendre soin de leurs proches.
Ainsi, le taux d’emploi des femmes en Europe est de 65,3 % tandis que celui des hommes avoisine les 75 %. Et si seulement 8 % des hommes occupent un emploi précaire en Europe, 32 % des femmes se retrouvent dans un emploi à temps partiel.
Cette différence de traitement a des répercussions bien plus larges que la seule question rémunératoire. On le voit, la vie entière d’une femme est faite de discriminations : en matière d’éducation, d’emploi, de garde d’enfants, de soins aux personnes âgées ! Toutes ces discriminations mènent à la pauvreté féminine et représentent un cout de 370 milliards par an pour l’économie européenne !
Illégale, discriminatoire, injuste. Une multitude de qualificatifs méritent d’être posés sur les inégalités que subissent les femmes. Or, aussi longtemps qu’elles persisteront, nous ne pourrons qualifier notre société d’équitable ou d’égalitaire. Alors arrêtons d’être les donneurs de leçon du prétendu monde moderne et commençons par balayer devant notre propre porte !
Nous, socialistes, souhaitons offrir à chacun de nos concitoyens les mêmes opportunités, les mêmes chances que cela soit dans leur sphère privée ou professionnelle. Sous la précédente législature déjà, nous avons fait un premier pas en avant dans la lutte contre les stéréotypes de genre.
Via l’adoption du premier texte législatif en faveur d’un plus grand équilibre entre la vie professionnelle et vie privée, nous avons axé notre travail sur l’autonomisation économique des femmes en offrant aux femmes une protection en matière d’accès à l’emploi et de retour sur le marché de l’emploi ; en offrant l’opportunité aux pères de prendre part activement à l’éducation de leurs enfants dès la naissance de ceux-ci en leur garantissant un congé de paternité et un congé parental correctement rémunérés.
Nous devrons à présent poursuivre notre travail en concrétisant le pilier européen des droits sociaux, notamment en instaurant un salaire minimum européen ainsi que des outils, garants de la transparence salariale au sein des entreprises.
Il est urgent de nous remuer et de rétablir un peu de justice sociale dans cette maison Europe !