Présentée en décembre 2019, la proposition de la Commission européenne visant à la neutralité Carbonne à l’horizon 2050 est un projet ambitieux qui impose à la fois une transformation de nos habitudes de vie et la modernisation de notre économie tout en préservant nos acquis sociaux et en accompagnant nos concitoyens et nos industries vers une transition juste et soutenable.
C’est dans cet ordre d’idée que la commission, poussée par 3 commissaires socialistes dont notre compatriote Nicolas Schmit, a présenté au Parlement européen un plan d’investissement en faveur de la transition ainsi qu’a annoncé la mise en place d’un vaste fonds de transition juste et le lancement d’un programme social fort pour la législature à venir.
« Je me réjouis de ce nouvel élan européen conduit par les socialistes Frans Timmermans et Nicolas Schmit. Le green deal vibrera au son d’un cœur rouge » se félicite le député socialiste Marc Angel.
L’Europe doit être pionnière en matière de lutte contre le réchauffement climatique et devra, tout au long des 5 années à venir démontrer sa capacité à se transcender dans l’intérêt commun. « Il en va de la crédibilité des institutions et de la survie de notre écosystème tel qu’on le connait » ajoute l’eurodéputé socialiste.
Son succès dépendra du financement certes mais surtout de la capacité de l’Europe à associer tous les partenaires, institutions nationales, régionales, locales, universités, partenaires sociaux et citoyennes/citoyens autour d’un projet commun moderne et progressiste.
Un financement crédible pour accompagner les régions vers une transition juste
1000 milliards d’euros pour assurer la neutralité nous annonce-t-on du côté de la commission.
« Ce chiffre aurait de quoi faire tourner la tête » réagit le député socialiste Marc Angel. Toutefois, ajoute-t-il, « nous devrons rester vigilants. Il n’est pas concevable pour notre famille politique que cet argent soit puisé dans d’autres fonds existants au détriment de politiques sociales et du bien-être. C’est d’argent frais dont nous avons besoin urgemment ».
Pour couronner ce programme de succès, le secteur public et privé devront avancer de pairs. Nous devrons réfléchir avec cohérence, ne laisser personne sur le côté afin de garantir que les programmes mis en place servent à nourrir à long terme les objectifs de la transition exprimés par la commission, et dans un plus large spectre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Le fonds de transition – actuellement doté de 7,5 milliards d’Euros – ne suffira pas à lui seul à financer la transition. Il fera ainsi partie intégrante des politiques de cohésion.
C’est pourquoi, Le MFF devra consacrer une partie de ses fonds disponibles à la transition climatique. La commission propose 25 % des fonds existants. « C’est un premier pas mais cela reste insuffisant. 30 % des fonds de cohésion doivent être dédiés à la transition pour assurer le succès du plan proposé par la commission » plaide le socialiste Marc Angel.
Par ailleurs, « il faut réfléchir à sortir les investissements publics contribuant à la neutralité carbone du calcul de la dette des états afin de ne pas plomber les économies européennes qui sortent à peine la tête de l’eau de la cure d’austérité des dernières années » réagit-il.
Enfin, « nous devons rechercher de nouvelles ressources propres à l’Union européenne car il serait inacceptable de faire payer le cout de la transition aux citoyennes et citoyens européens » estime l’eurodéputé socialiste.
« Plusieurs pistes de réflexion seront mises sur la table comme par exemple la taxation du plastique non recyclable, la taxation sur les transactions financières (TTF), la taxation juste des GAFA ou encore la mise en place d’une assiette commune consolidée pour l’impôt des sociétés (ACCIS) » insiste-t-il en tant que membre de la commission aux affaires économiques du Parlement européen.
Le fonds de transition juste donnera l’impulsion mais ne suffira pas, seul.
L’idée n’est pas de fournir un fonds qui devra, à lui seul, assumer la responsabilité de la neutralité carbone à l’horizon 2050. « Je ne veux pas que l’on vende de la poudre aux yeux aux citoyens et citoyennes européens. Le fonds de transition seul ne suffira pas à atteindre nos objectifs. L’Europe devra revenir avec de nouvelles réformes législatives que cela soit dans le cadre de sa politique sociale, commerciale, industrielle voir agricole et fiscale pour concrétiser ses ambitions de premier continent à zéro émission carbone à l’horizon 2050 » ajoute le député socialiste.
Les particularismes régionaux et locaux comme outil d’accompagnement à la transition
Pour rendre ces mesures socialement justes, l’Europe devra prendre en considération l’impact de ses actions au niveau local.
Le pacte ne peut en effet exclure les régions ni mêmes les opposer entre elles. « L’Europe se dirige vers un jeu d’équilibriste entre intérêt local et intérêt général » s’inquiète toutefois le député socialiste Marc Angel.
Si des moyens importants devront être consacrés aux états dotés d’une industrie vieillissante et dépendante principalement des énergies fossiles, cela ne pourra pas se faire au détriment des bons élèves. « Des incitants devront être mis sur la table si nous voulons associer toutes les parties prenantes » conclut le député socialiste.
Aucune transition possible sans une approche sociale intégrée
La lutte contre la fracture sociale et les inégalités devra être au cœur de la transition énergétique sans quoi la transition ne sera pas possible. « Sans mesures sociales concrètes, je crains que la pauvreté climatique et énergétique ne s’accentue » s’inquiète le socialiste Marc Angel.
« Nous devrons créer les emplois qui conduisent à cette transition et former les travailleuses et travailleurs en conséquence tout en amenant le secteur public et privé à embrasser ce nouveau défi pour parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050 » ajoute l’eurodéputé LSAP.
La transition ne se fera pas uniquement par la formation mais aussi via le soutien aux personnes les plus vulnérables. « Nous devons garantir l’acceptabilité de cette transition auprès de tous les citoyens et citoyennes européens, et plus particulièrement des personnes les plus faibles » plaide encore l’eurodéputé socialiste membre de la commission emploi et aux affaires sociales du Parlement européen.
Le cout de la transition – que cela soit le cout des ressources énergétiques ou du financement des travaux liés à l’assainissement des logements – ne peut être imputée injustement aux citoyens et citoyennes européens.
Le renforcement du dialogue social et la mise en place de nouveaux mécanismes de protection sociale seront nécessaires pour accompagner les plus vulnérables vers la transition. Le salaire minimum européen et la concrétisation du socle européen des droits sociaux seront les garants de ce succès. « Je me réjouis de l’impulsion donnée en ce sens par mon camarade Nicolas Schmit et de la présentation de sa feuille de route aboutissant à un plan d’action concret en faveur d’un renforcement de l’action sociale européenne au service de la transition » conclut l’eurodéputé socialiste.